Vestibule


Gael Grivet, Vestibule
Gael Grivet, Vestibule
Gael Grivet, Vestibule
Gael Grivet, Vestibule
Gael Grivet, VestibuleGael Grivet, VestibuleGael Grivet, VestibuleGael Grivet, Vestibule

Le site est une issue de secours débouchant sur l’arrière du bâtiment. Depuis le premier étage, on y accède par une porte derrière laquelle descend un escalier relativement abrupt. La configuration de ce morceau d’architecture est telle qu’en ouvrant la porte, même si le corps est dirigé vers le bas, le regard bute sur un pan de mur en vis-à-vis, créant, par delà la chute, une continuité horizontale potentielle. La cage d’escalier constitue en effet un espace en soi, avec ses quatre murs, relativement hauts. Espace inutilisable, mais pourtant bien présent.

En architecture, un vestibule est une pièce qui fait le lien entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment, un véritable espace de transition. Si l’espace ici en question n’est pas à proprement parler un vestibule, il en possède malgré tout les attributs. Mais vestibule est également le nom donné à une partie de l’oreille interne, organe de l’équilibre, qui va synthétiser les information recueillies par celle-ci afin de déterminer la position de la tête. Trois canaux semi-circulaires, fonctionnant comme des niveaux à bulles, y sont orientés chacun selon l’une des trois dimensions de l’espace.

L’intervention proposée vise à réunir les deux significations de ce même terme en accentuant les qualités propres à l’espace architectural, ce qu’il porte en puissance. D’une part de passer d’un espace sans qualité propre (autre que d’être transitoire) à un espace «en soi», qui passe concrètement par une «finition» de ses surfaces et limites, et d’autre part de marquer la continuité horizontale «perçante» du regard par delà la chute, cela en accrochant un image sur le mur d’en face. Cette image, tirée d’un livre d’anatomie, représente justement un système vestibulaire. Sa forme est étrange, semblable à une sorte de calamar, si bien que le spectateur, cherchant à identifier ce qu’il voit, se trouve pris d’un vertige, sensation elle-même créée par l’action de son appareil vestibulaire.

Alice Henkes

Installation in-situ. Bern, 2012
Peinture, bois, tirage pigmentaire, cadre.
Nomad Project (cur. Alain Jenzer)

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